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9ème épisode : “La Commune me semble perdre trop de temps avec des bagatelles et des querelles personnelles.”

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Une des principales préoccupations des Communards en avril/mai : la destruction de la Colonne Vendôme.   Nous avons fini l’épisode précédent avec une situation de guerre civile dans laquelle :   -        les Versaillais -  l’Assemblée rurale et le gouvernement quasi-dictatorial de Thiers - se montrent unis dans la volonté d’écraser la Commune. Thiers a pour mission de mettre fin au mouvement prolétaire, et pour longtemps. Il sait que les ruraux envisagent de se débarrasser de lui une fois accompli le nettoyage de Belleville et de Montmartre. Dans ces conditions, sa politique est de retarder le plus possible l’assaut : « Prolonger la lutte est donc  pour l’infortuné vieillard le seul moyen de retarder son agonie dictatoriale. [1] Il mène ainsi une guerre d’usure, consistant à détruire les forts et fortification de Paris à l’Ouest et au Sud de Paris  pour permettre l’entrée des forces régulières qui, au fil du temps et des versements de l’indemnité de guerre due aux Allemands, augmentent

8ème épisode : A Paris, on chante le Temps des cerises. A Versailles, on attend qu’elles murissent.

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  Dans ce 8ème épisode, nous assistons aux débuts de la Commune. Guerre de l'information, paralysie institutionnelle, "Ca sent le roussi", comme disait Bismark à Versailles, lors du Siège de Paris.   Thiers – homme-cocktail composé d’un tiers  chef d’État,  un tiers  chef de l’exécutif  et un tiers  député  – regarde la Commune de Paris avec embarras. Il est viscéralement peureux, et les Versaillais ne disposent que d’une faible armée, 45.000 hommes environ. Mais elle est professionnelle et sera de plus en plus nombreuse à mesure que les prisonniers de guerre en Allemagne sont rapatriés. Les ruraux sont pour marcher sur Paris sans délai. Lui, non. Car il ne peut guère compter sur les armées stationnées en Province. Beaucoup de  chefs militaires refusent de se dégarnir, et peu de volontaires répondent aux appels de Versailles [1] .    Le lent rapatriement des troupes françaises retenues en Allemagne explique la politique, tout au moins en apparence, de  ménagement  et de 

7ème épisode : "Thiers éclata en sanglots et fut sur le point de s’évanouir". Il y avait de quoi....

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    Bismarck n’avait laissé que deux semaines pour l’élection d’une Assemblée législative – devant siéger, autre symbole, au Grand Théâtre de Bordeaux. S’il y eut des débats à Paris animés par les radicaux, il n’y eut pas de campagne politique en Province. Le temps manquait et les notables n’en avaient d’ailleurs pas besoin, le « peuple » votant sur les instructions des maires et des curés. Pour ces élections, pas de programmes à débattre, mais une question de nature référendaire :  Êtes-vous pour la guerre ou pour l’armistice ?   Les élections eurent lieu le 8 février et donnèrent une  majorité réactionnaire et bête [1]  : monarchistes légitimistes et orléanistes: 396 ; bonapartistes : 20 ; républicains et libéraux : 222. La France qui, lors du plébiscite du 8 mai 1870, soit pile dix mois auparavant, avait massivement soutenu Napoléon III et les bonapartistes (80%), s’en détournait désormais, divisée géographiquement entre un Paris républicain et une province réactionnaire, et politiq